L'église Saint-Sulpice
PRÉSENTATION
Un monument parisien emblématique

Chef-d’œuvre de l’architecture néoclassique, Saint-Sulpice est la plus grande église de Paris, dédiée à Sulpice le Pieux, archevêque de Bourges. Ses dimensions sont comparables à celles de Notre-Dame : 120 mètres de longueur, 30 mètres de hauteur et 57 mètres de largeur. Elle est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1915.
Construit sur des fondations remontant au Moyen Âge, l’édifice religieux est devenu un exemple remarquable de l’architecture classique française. Le chantier de la nouvelle église est lancé en 1646 sous la direction de l’architecte Christophe Gamard (1590-1654), sous le haut patronage d’Anne d’Autriche, reine de France et mère de Louis XIV.
Entre baroque et classicisme, le projet a évolué avec les différents architectes qui se sont succédé tels que Daniel Gittard (1625-1686), Gilles-Marie Oppenord (1672-1742) et Jean-Nicolas Servandoni (1695-1766). Ce dernier remporta le concours organisé en 1733 pour la construction de la façade.
Derrière la fontaine des quatre points cardinaux, la façade de l’église, à l’origine couronnée d’un fronton, se compose de deux ordres superposés de largeur inégale. L’architecte et décorateur de théâtre a réussi, dès les années 1735-1745, à revivifier la grandeur de l’ordre gréco-romain en s’inspirant de la cathédrale Saint-Paul de Londres. Son projet précurseur, utilisant la colonne pour sa fonction portante et non plus seulement pour son effet décoratif, l’emporte sur ceux de Meissonnier et d’Oppenord.
Malheureusement inachevé à sa mort, son travail sera poursuivi par Oudot de Maclaurin.
Le saviez-vous ?
La fontaine des Quatre Points Cardinaux porte ce nom pour une autre raison que celle que l’on imagine. Elle est certes orientée, mais quatre grands évêques du XVIIᵉ siècle — Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon — y sont représentés, tournés vers les quatre directions.
Aucun des quatre n’a jamais été nommé cardinal… ils ne sont ainsi POINT cardinaux.
Une église exceptionnelle
Le Gnomon
L’un des éléments les plus célèbres de l’église est le gnomon astronomique, installé au XVIIIe siècle par l’astronome anglais Henri Sully (1680-1728), permettant de connaître la position du Soleil et de calculer la date de Pâques.
Le Grand Orgue
Saint-Sulpice est aussi un haut lieu musical parisien depuis le siècle des Lumières, grâce à son célèbre orgue, construit par le facteur François Clicquot (1774-1805) à la fin du XVIIIe siècle. Il fut intégralement reconstruit en 1862 par Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899).
Les tours asymétriques
Dans le paysage parisien, Saint-Sulpice est reconnaissable à l’asymétrie de ses tours. À la fin du XVIIIe siècle, l’architecte Jean-François Chalgrin (1739-1811) chercha à accorder la tour nord aux deux ordres inférieurs de la façade par des colonnes et des statues de Louis Boizot. La tour sud, moins haute de 5 mètres, resta quant à elle inachevée du fait de l’arrêt du chantier en 1789.
SON PATRIMOINE
Des œuvres d'art d'exception
Les dix-neuf chapelles
L’église Saint-Sulpice se compose de dix-neuf chapelles décorées à différentes époques.
La nef centrale est flanquée de bas-côtés s’ouvrant sur dix chapelles.
- Au sud, les chapelles des Saints-Anges, des Âmes du Purgatoire, de saint Roch, de saint Maurice et de saint Jean-Baptiste.
- Au nord, celles de saint François Xavier, saint François de Sales, saint Paul, saint Vincent de Paul et celle du Sacré-Cœur.
Après le transept, deux sacristies se font face : au sud celle des messes, au nord celle des mariages.
Le déambulatoire du chœur dessert neuf chapelles rayonnantes. Du sud au nord : les chapelles saint Denis, saint Martin, sainte Geneviève, sainte Anne, la chapelle de la Sainte Vierge au centre, puis les chapelles saint Louis, saint Joseph, saint Charles Borromée et enfin saint Jean l’Évangéliste.
Les décors de l'église Saint-Sulpice
Saint-Sulpice est aujourd’hui reconnue comme l’église la plus importante de Paris. En effet, elle abrite de nombreux chefs-d’œuvre d’art religieux réalisés au cours des XVIIIe et XIXe siècles par des artistes renommés.
Héliodore chassé du temple, La lutte de Jacob avec l’ange, et Saint Michel terrassant le dragon, trois fresques du peintre romantique Eugène Delacroix (1798-1863) pour la chapelle des Saints-Anges figurent au premier rang des trésors du lieu.
Plus loin, dans la chapelle de la Vierge, François Lemoyne (1688-1737) a peint un décor fastueux de 1730 à 1732 : La Glorification ou l’Assomption de la Vierge.
Saint-Sulpice conserve également des merveilles sculptées : les bénitiers de la République de Venise offerts à François Ier et montés sur piètement de marbre sculpté au XVIIIe siècle par Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) ; le tombeau baroque du curé de la paroisse Jean-Baptiste Languet de Gergy sculpté par Michel-Ange Slodtz (1705-1764) en 1753 ; les sculptures de la chapelle des Baptêmes de Louis Boizot (1743-1809) ; les sculptures du chœur d’Edme Bouchardon (1698-1762) ; et la chaire en marbre et bois sculpté d’après les dessins de Charles de Wailly (1730-1798).
La chapelle de la Vierge : un décor exceptionnel
Cette chapelle de style baroque se situe dans l’abside. Charles de Wailly (1730-1798) a réalisé en 1774 la niche éclairant la Vierge de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785) grâce à une source de lumière naturelle et invisible depuis le déambulatoire.
La coupole peinte à fresco par François Lemoyne en 1732 représente la Vierge Marie élevée au ciel sur un nuage. Au pied de la coupole, un ciel peuplé d’angelots sculptés par les frères Slodtz entoure l’ensemble.
De part et d’autre, les peintures murales signées par Carle van Loo (1705-1765) figurent la vie de la Vierge.
LES RESTAURATIONS
L'église retrouve petit à petit sa splendeur
Grâce aux financements privés et publics, près de la moitié des chapelles de l’église ont retrouvé leurs couleurs et dorures d’origine :
- Chapelle des Saints-Anges en 2016
- Chapelle des Âmes du Purgatoire en 2020
- Chapelle Saint Jean-Baptiste en 2020
- Chapelle Sainte-Anne en 2022
- Chapelle Saint-Joseph en 2023
- Chapelle Saint-Maurice en 2024
- Chapelle de la Vierge en 2024
- Chapelle Sainte-Geneviève en 2024
- Chapelle Saint-Martin en 2025
- Chapelle Saint-Denis en 2025
Les décors de la chapelle Saint-Louis sont désormais les seuls à ne pas avoir été restaurés dans cette partie de l’édifice : Aidez-nous à achever cette opération !
La chapelle de la Vierge constitue le dernier grand chantier de restauration mené par la Ville de Paris, avec le soutien de la Fondation Avenir du Patrimoine à Paris, grâce à la générosité de Monsieur et Madame François Pinault, en mémoire de leur fille, Florence Rogers (1963-2021).






